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  • Hélène Bergès

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Hélène Bergès Génomicienne "Montre-moi ton génome, je te dirai qui tu es" Hélène Bergès est directrice du Centre national de ressources génomiques végétales de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) à Toulouse. Elle est docteure en génétique et biologie moléculaire de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier depuis 1995. Après sa thèse, Hélène Bergès a rejoint l’Inra au moment même où les technologies génomiques commençaient à émerger. Comprendre la biologie végétale est fondamental pour améliorer la production et la protection des cultures face au changement climatique. Une meilleure connaissance des génomes des plantes aide à appréhender leurs comportements dans diverses conditions, comme les nombreux stress auxquels elles sont confrontées et permet d’anticiper leur évolution et leurs capacités d’adaptation. Chez les plantes, un grand nombre de caractères agronomiques sont associés à des variations génétiques dans des régions spécifiques de leur génome. Du fait de la complexité en taille et en éléments répétés des génomes végétaux, il est nécessaire de développer des approches génomiques innovantes qui vont permettre de caractériser des régions génomiques responsables de caractères d’intérêt agronomiques et qui peuvent être majeurs pour comprendre un comportement. C’est pour répondre à ces attentes dans le domaine de la génomique que l’Inra a confié à Hélène Bergès en 2003 la création du Centre national de ressources génomiques végétales (CNRGV). Dans le cadre de collaborations avec des laboratoires publics et privés du monde entier, ce centre joue un rôle clef sur la scène internationale, menant une grande variété de projets de recherche allant de l’acquisition de connaissances fondamentales sur le contenu en ADN à la caractérisation de gènes codant pour différentes propriétés importantes sur le plan agronomique tels que le rendement végétal, la qualité gustative, la résistance aux maladies, entre autres. Le centre gère aujourd’hui plus de 20 millions d’échantillons de fragments de génomes parmi plus de 27 espèces sauvages et cultivées, comme Arabidopsis, la luzerne, le tournesol, la canne à sucre, le colza, le piment, le maïs… Grâce à son travail, Hélène Bergès contribue à décrypter la complexité des génomes des plantes et notamment à étudier les mécanismes permettant aux plantes de s’adapter à l’environnement. Hélène Bergès est membre de divers consortia internationaux et considérée comme une experte de référence dans le domaine des ressources génomiques au niveau national et international. Elle est également membre du conseil scientifique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Enfin, elle a été distinguée par les Lauriers de l’Inra en 2012.

  • Editathon "Femmes & Sciences", "Femmes de têtes" à la Casemate

    Editathon "Femmes & Sciences", "Femmes de têtes" à la Casemate 16 mars 2023 Grenoble Participation au traditionnel éditathon "Femmes & Sciences", soirée sur le thème "Femmes de têtes" à La Casemate, le 16 mars 2023. Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes et de la Semaine du Cerveau, La Casemate et le Laboratoire de Psychologie et Neurocognition (LPNC – CNRS/UGA/USMB) proposent un éditathon, ou marathon d’édition, d’une soirée sur le thème “Femmes de tête”, en partenariat avec Wikimédia France, les Wikipédien·nes grenoblois·es, le projet “les sans pagEs”, Brassart Grenoble et leurs partenaires. Le fonds documentaire de Parité Science sera à nouveau mobilisé pour cette soirée. Un temps d'échange avec deux chercheuses, Adeline Lacroix (autisme, vision, neurosciences) et Céline Souchay (mémoire, métacognition, neuropsychologie) autour de leurs travaux et de l’inclusion dans le milieu de la recherche est prévu dans la soirée. Plus d'infos Trois membres de F&S, Fairouz Malek, Mireille Lavagna et Céline Ternon participeront à la soirée pour créer, traduire ou améliorer les articles. © Editathon Femmes de têtes organisé par La Casemate et le LPNC en mars 2023 < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >

  • Stéphane Gerry-Vernières

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Stéphane Gerry-Vernières Juriste "Il existe d’immenses défis à relever pour la recherche de demain et elle a besoin de tous les talents ! J’ai souhaité être ambassadrice de l’exposition “La Science taille XX elles” car les jeunes femmes doivent toutes prendre conscience qu’elles peuvent se projeter dans des carrières ambitieuses, exigeantes, stimulantes et épanouissantes. À cet égard, la recherche en droit ouvre d’enthousiasmantes perspectives de travail faites d’échanges, de créativité et de confrontations d’idées au service de la connaissance et du progrès scientifique." Stéphane Gerry-Vernières est professeure UGA au Centre de recherches juridiques (CRJ - UGA). Spécialisée dans le domaine des sources du droit, elle poursuit ses recherches sur l’axe “Justice et Libertés”. Loin d’être une matière abstraite et désincarnée, le droit est en étroite connexion avec le réel. Dans un contexte de mutations politiques, économiques et sociales et d’avancées scientifiques et technologiques, le droit doit s’adapter, encadrer et protéger. Derrière les textes, il y a les pratiques des acteurs juridiques et non juridiques. C’est cette multitude d’interactions qui poussent Stéphane Gerry-Vernières à s’intéresser à la thématique des sources du droit. Elle étudie le droit souple, qui cherche à orienter plutôt qu’à contraindre au travers de différents instruments comme les recommandations, les circulaires ou les codes de conduite par exemple. Ses travaux les plus récents sur la “barémisation de la justice” s’inscrivent dans une perspective pluridisciplinaire et mobilisent des méthodes issues des autres sciences humaines et sociales qui semblent particulièrement pertinentes pour enrichir la connaissance du droit. Dans le cadre de son activité d’enseignement qui se déploie devant des publics aux attentes différentes (licence, master, préparation aux concours, formations professionnelles), Stéphane Gerry-Vernières apprécie particulièrement les échanges avec les étudiants. Elle a à cœur de les former à la technicité du droit tout en les sensibilisant aux enjeux politiques, sociaux et économiques dont il est porteur. En parallèle, son activité de recherche lui permet d’approfondir son intérêt pour le droit d’un point de vue plus théorique. Dans ce cadre, elle rédige des ouvrages et des articles. Elle est vice-doyenne en charge des affaires pédagogiques au sein de la faculté de droit de l’Université Grenoble Alpes et membre élue du conseil national des universités.

  • Femmes dans la recherche et recherche sur les femmes

    Femmes dans la recherche et recherche sur les femmes 6 mars 2023 La Mairie de Paris a organisé cette belle journée de rencontres entre historiennes et scientifiques dans ce lieu mythique Au cours de cette journée, le point a été fait sur les progrès et les reculs de la condition des femmes. Pour les femmes scientifiques, outre un exposé historique, deux exposés ont été présentés émanant de membres de Femmes & sciences, l'un le matin sur la prise en compte du sexe pour mieux soigner: enjeu de santé publique et l'autre sur la place des femmes dans la recherche scientifique française tant dans le milieu académique que dans le milieu privé. Une occasion unique de parler du projet HYPATHIE. La soirée s'est terminée par une remise de bourses à des jeunes filles par Michelle Perrot. Merci aux organisatrices MMes Bidard et Lemardeley pour ce bel échange STC < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >

  • Séverine Moune

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Séverine Moune Volcanologue « Le fait d’être une femme n’a jamais été une barrière pour poursuivre mon chemin universitaire et mon parcours professionnel. » Séverine Moune est physicienne adjointe en volcanologie au Laboratoire Magmas et Volcans (UMR 6524, CNRS - UMR 163, IRD/UCA, Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand). Scientifique globe‑trotteuse, elle se passionne pour l’étude des gaz volcaniques. Séverine Moune se souvient comme si c’était hier de ce voyage familial à Yellowstone, aux États-Unis, au cours duquel elle a rencontré sa passion : les sciences de la Terre. Fascinée par les geysers, enivrée par l’odeur des gaz volcaniques, elle découvre des bassins aux mille couleurs et des jets d’eau brûlants expulsés dans les airs jusqu’à 90 mètres de hauteur. Une véritable éruption intérieure pour la jeune femme de dix-huit ans. C’est décidé : elle explorera les volcans. Rien ne prédestinait pourtant cette Ariégeoise, qui a été élevée loin de toute université, à une carrière scientifique ! Après une première année de physique et une licence en sciences de la Terre à Toulouse, l’étudiante décide de suivre son intuition volcanique. Elle quitte la ville rose pour Clermont-Ferrand, direction le Laboratoire Magmas et Volcans (UMR 6524, CNRS - UMR 163, IRD/UCA) pour continuer sa formation. Là, elle s’intéresse au processus de dégazage volcanique, sujet de sa thèse. Ses objets d’étude ? Deux volcans actifs bien différents : l’un explosif, le volcan Hekla en Islande, l’autre au dégazage passif continu, le volcan Masaya au Nicaragua. Puis elle poursuit ses explorations à Hanovre en Allemagne, à l’Institut de Minéralogie, avant d’intégrer définitivement le LMV (UMR 6524, CNRS - UMR 163, IRD/UCA) avec un poste permanent en tant qu’enseignante‑chercheuse. Amérique Centrale, Amérique Latine, Canada, Islande, Petites Antilles, Réunion, Nouvelle‑Zélande… Séverine Moune, aujourd’hui physicienne adjointe en volcanologie, parcourt le monde pour prélever les gaz des volcans et rapporter des échantillons au laboratoire. Étudier ces gaz, du magma profond à la surface, est crucial, car ils contrôlent le style et la force d’une éruption. Ils ont aussi un impact sur la chimie de l’atmosphère, donc sur le climat et sur la santé des populations environnantes. En plus de cela, cette scientifique passionnée a pour mission l’observation et le suivi de l’activité des volcans de France et d’outre-mer, notamment la Soufrière de Guadeloupe. Elle analyse la composition des gaz volcaniques pour détecter de potentiels signes de réactivation ou d’éruption. « J’ai l’impression d’avoir plusieurs métiers en un, c’est très stimulant ! » Physicienne adjointe en volcanologie, enseignante, directrice adjointe de l’Observatoire volcanologique et sismologique de Guadeloupe de 2018 à 2021… Et même éditrice ! Cette année, Séverine Moune co-édite en effet une édition spéciale d’un magazine de renommée internationale, « Women in Science : Volcanology », pour montrer tout ce que les femmes apportent à la science. « Parcourir le monde et être scientifique quand on est mère de deux enfants est loin d’être évident tous les jours », concède‑t‑elle. « Mais je suis ravie de montrer que mon métier est compatible avec une vie de famille. Le fait d’être une femme n’a jamais été une barrière pour poursuivre mon chemin universitaire et mon parcours professionnel. »

  • Véronique Penin

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Véronique Penin Ingénieure recherche en mécanique des fluides "Avis de turbulences" Véronique Penin est ingénieure recherche en mécanique des fluides chez IFP Énergies nouvelles. Après une thèse à l'École Centrale de Lyon sur les interactions rotor-stator en turbine, elle intègre IFP Énergies nouvelles. Elle est aujourd’hui spécialisée en turbomachines (axiale, mixte, centrifuge) et ses compétences sont à la fois expérimentales et numériques. Issue d'une illustre lignée de graveurs médailleurs à Lyon, Véronique Penin voulait être météorologue, « quand j'étais petite, on regardait les nuages en voiture, je demandais à mon père, ingénieur, ce que c'était et il me disait c'est de la mécanique des fluides. Dans ma famille, on nous a toujours expliqué les phénomènes physiques pour ce qu'ils étaient, pas en nous racontant des histoires. » Aujourd'hui, la météorologue en herbe est devenue ingénieure de recherche en mécanique des fluides (écoulements fluides, liquides ou gazeux) et en étude des tourbillons. Hydrocarbures ou énergies nouvelles, elle travaille ainsi sur divers projets tels que la compression du CO2. Véronique Penin ne travaille pas le mercredi pour s'occuper de ses deux filles de 18 mois et 4 ans. Une flexibilité au travail qui s’avère parfois gênante lorsque des réunions de travail importantes sont programmées ce jour-là et la font passer à coté de certains projets. « Même si on nomme de plus en plus de femmes aux postes décisionnaires, les postes clés sont encore tenus par des hommes. » « Il arrive qu’un homme nous coupe la parole. Je pense que c'est vraiment inconscient, mais on garde son calme et on reprend. Ce que je fais c'est du travail en équipe, et si nous ne sommes pas contentes, nous le disons, et peut être même plus fortement qu'un homme. » Le domaine de la mécanique des fluides compte 40% de femmes pour 60% d'hommes, c’est beaucoup et ce n’est pas le cas dans toutes les disciplines. « En terminale S, il y a 50% de garçons et 50% de filles, ensuite en école d'ingénieur elles disparaissent, où sont-elles passées ? » regrette Véronique Penin. En raison des stéréotypes attribués à certaines filières, les filles ne vont pas naturellement vers les formations scientifiques et technologiques. Elles doutent de leurs capacités à s’intégrer dans des formations où les garçons sont plus nombreux et, au final, elles s’autocensurent. Aujourd’hui l’école – mais aussi l’éducation familiale – doit jouer un rôle de sensibilisation, des filles mais aussi des garçons, aux différents types d’enseignements afin de ne plus orienter les choix et de permettre à chacun de choisir sa voie en toute liberté. Son domaine, en quelques mots : Véronique Penin étudie numériquement et expérimentalement les écoulements (liquide, gazeux ou les deux) au sein de turbomachines. La succession de roues fixes et de roues mobiles rend ces écoulements fortement instationnaires et tridimensionnels. Son travail consiste en la compréhension de la phénoménologie pour déterminer des paramètres clés sur lesquels jouer pour améliorer le design de ces turbomachines et ainsi augmenter leur rendement.

  • Hala Bayoumi

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Hala Bayoumi Mathématicienne en sciences sociales "Je suis la face cachée des Humanités" Hala Bayoumi est ingénieure de recherche CNRS en traitement, analyse et représentation de l’information spatiale. Depuis 12 ans, elle travaille au Centre d’études et de documentation juridique, économique et sociale (CEDEJ - CNRS/Ministère des affaires étrangères) pour appliquer les mathématiques aux sciences sociales. Après avoir brillamment décroché un doctorat en informatique et mathématiques appliquées aux sciences humaines et sociales à l’École pratique des hautes études à Paris, Hala Bayoumi est ingénieure de recherche, depuis 12 ans au CNRS. Affectée en Égypte, au CEDEJ, un laboratoire implanté dans la capitale du Caire, elle travaille sur les problématiques de l’Égypte contemporaine, en pilotant une équipe composée d’une vingtaine d’ingénieurs, de cartographes et de bibliothécaires. Ses compétences sont mises au service de plusieurs programmes scientifiques, par exemple sur la pauvreté, le recensement national de population, la mise à jour de la carte administrative de l’Égypte, ou la numérisation des archives de presse. Ses actions de recherche ont été l’occasion de nouer un partenariat international avec des institutions égyptiennes telles que le CAPMAS (équivalent de l’INSEE en France) ou la prestigieuse Bibliotheca Alexandrina, à Alexandrie. En 2017, Hala Bayoumi a été lauréate de la médaille de cristal du CNRS pour l’invention d’un algorithme qui a permis de créer, en trois langues (français, anglais, arabe), un portail web de recherche présentant deux millions d’articles de la presse égyptienne sur 40 ans, cedej.bibalex.org . Soucieuse de vulgarisation, Hala Bayoumi co-dirige actuellement le premier atlas de l’Égypte contemporaine, à paraître en France, aux éditions du CNRS, avec une version électronique, gratuite, en arabe. Cette chercheuse a aussi à cœur de transmettre son savoir. Depuis 5 ans, elle coordonne une formation professionnelle de niveau Master à destination des ingénieurs égyptiens du CAPMAS. L’écrasante majorité des 60 diplômés de cette formation étant des femmes, Hala Bayoumi œuvre à la promotion des carrières féminines dans ce pays.

  • Magali Magne

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Magali Magne Ingénieure en électronique « Si je devais résumer mon métier, je dirais que c’est un patchwork d’activités diverses. » Magali Magne est ingénieure d’étude en électronique au Laboratoire de Physique de Clermont (UMR 6533, CNRS/UCA). Depuis 2003, elle participe au développement et à l’installation d’appareils de mesures dans le domaine de la physique des particules. Son métier ? Elle le voit comme un jeu très sérieux, au service de la recherche. Elle s’en souvient encore, de ce badge clignotant, sa première création électronique réalisée en classe de cinquième. L’élève moyenne qu’elle était alors ne le savait pas encore, mais il allait la mener très loin… jusqu’au sommet d’un volcan au Nicaragua ou aux États-Unis sur un site d’accélérateur de particules où l’on trouve des microscopes pour mesurer l’infiniment petit ! Qui aurait pu croire qu’un simple projet de collège allait faire naître chez la jeune fille un irrésistible besoin de créer et de donner vie à des objets ? Cette passion naissante la mène en BTS électronique, puis à une carrière dans ce même domaine, jusqu’au service « Développement d’interface optoélectronique » chez Alcatel Optronics. Là, elle fait une rencontre décisive : celle d’un ingénieur de conception qui lui donne envie de reprendre ses études. Cette expérience lui confirme qu’elle aussi veut concevoir, avec une spécialisation dans l’électronique ! Car bricoler, inventer, créer, elle le fait depuis longtemps, à travers le patchwork. Au milieu d’un joyeux méli-mélo de bobines de fils et de bouts de tissus, elle imagine des ouvrages à son image, où lignes droites et courbes se rencontrent. Une passion pas si éloignée de son envie de créer en électronique. « Aujourd’hui, je conçois pour la recherche des appareils qui n’existent pas, du moins pas encore », dit-elle avec malice. Et pas dans n’importe quel domaine de recherche : celui de la physique des particules, de l’infiniment petit, où les équipements sont paradoxalement très grands ! Et les projets sont tout aussi gigantesques, rassemblant des centaines, voire des milliers de personnes. Notre ingénieure d’étude est l’une d’elles. Quand des physiciennes et physiciens ont besoin d’un équipement spécifique pour réaliser des expériences en physique des particules, elle le réalise selon leurs souhaits avec le support d’ingénieur·es et de technicien·nes. Ses collaborateurs et collaboratrices œuvrent dans des domaines très variés tels que la mécanique, l’informatique et l’électronique. Pour l’électronique, elle doit optimiser la conception du système en fonction de multiples contraintes : budget, temps, fonctionnalités, composants existant sur le marché… Puis il faut tout assembler : « C’est comme un jeu de lego ! », s’amuse l’électronicienne. Et enfin, vient le moment de programmer. Devenu intelligent, « le lego doit faire ce qui a été défini au début. Le but est que cela fonctionne mais c’est souvent un casse-tête ! » C’est le genre de défi qu’elle relève avec plaisir. Une fois le jeu de logique terminé, l’ingénieure saute dans ses chaussures de sécurité et enfile son bleu de travail pour descendre à 100 mètres sous terre dans une caverne du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), situé sur la frontière franco-suisse, pour crapahuter sur des échafaudages, installer, tester et faire fonctionner les équipements qu’elle a participé à concevoir. « Si je devais résumer mon métier, je dirais que c’est un patchwork d’activités diverses et que ça me convient plutôt bien. Que j’aime relever les défis, que cela tombe bien car chaque nouveau projet m’en propose un, parfois simple, parfois complexe. Que c’est justement cela qui est amusant. » Son prochain projet la mènera-t-il au bout du monde ou de l’autre côté du couloir ? Qu’importe, elle sent déjà clignoter au fond d’elle une furieuse envie d’aller voir…

  • Karine Ballerat-Busserolles

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Karine Ballerat-Busserolles Thermodynamicienne « Travailler sur des sujets aussi importants que le réchauffement climatique, c’est captivant. » Karine Ballerat-Busserolles est ingénieure de recherche CNRS à l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand (UMR 6296, CNRS/UCA) et chercheuse associée Mines Paris-PSL au Centre Thermodynamique des Procédés (MINES ParisTech/ARMINES). Elle se passionne pour la thermodynamique expérimentale, avec en ligne de mire le captage et le stockage des gaz à effet de serre. Lycéenne, Karine Ballerat-Busserolles est fascinée par les avions. Mais quand elle s’adresse à des pilotes lors d’un forum des métiers, l’atterrissage est brutal : « Mademoiselle, vous savez que vous êtes une femme ? » Étonnée autant que vexée, elle s’en ouvre au conseiller d’orientation, qui lui répond : « Tu as de bonnes notes dans les matières scientifiques, tu iras à la fac pour devenir enseignante. » Disciplinée et résignée, elle entre donc à l’université pour devenir « prof de physique-chimie ». D’envol, il n’est plus question, jusqu’à une rencontre décisive. Un professeur de thermodynamique, branche de la chimie qui étudie les échanges thermiques lors de réactions entre molécules, lui explique à la fin d’un cours qu’il existe des métiers dans la recherche, qu’il suffit de poursuivre ses études au lieu de passer le CAPES. Elle ne se le fait pas dire deux fois, et personne ne la détournera de sa nouvelle passion : elle sera Docteure en chimie-physique. Aujourd’hui ingénieure de recherche au CNRS et chercheuse associée à Mines Paris‑PSL, elle participe à réduire l’empreinte des gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. Elle étudie en effet l’absorption des gaz acides dans des phases liquides, une étape essentielle pour comprendre comment extraire le CO2 des fumées d’usines et le stocker dans l’eau salée que contiennent certaines roches sédimentaires (les aquifères salins). Avec ses collaborateurs et collaboratrices, elle développe des dispositifs expérimentaux et mesure les échanges thermiques qui se produisent lorsque le gaz est absorbé dans le liquide, dans des conditions proches de la réalité du terrain (températures et pressions très élevées). Ces données permettent d’évaluer et d’optimiser l’efficacité du captage du CO2 dans les procédés industriels et de prédire l’impact du stockage du gaz sur l’environnement. « Construire et défendre des projets de recherche, c’est stimulant. Travailler sur des sujets aussi importants que le réchauffement climatique, c’est captivant. Et concevoir de nouveaux équipements, travailler dans des conditions extrêmes, tout en s’assurant de la sécurité des gens qui m’entourent, et tout ça pour faire la chasse au CO2 quel kif ! » Karine Ballerat-Busserolles n’est certes pas pilote de chasse ou de ligne, mais elle pilote aujourd’hui des projets de recherche dans un domaine qui la passionne. C’est elle qui dirige les travaux d’étudiantes et étudiants en thèse, elle qui est membre du bureau directeur de plusieurs sociétés savantes et qui est régulièrement invitée à présenter ses résultats lors de conférences partout dans le monde. Démonstration est faite : pas besoin de porter un costume-cravate pour aider à résoudre des problématiques industrielles et sociétales aussi importantes. La recherche n’étant rien sans la transmission des connaissances, Karine Ballerat-Busserolles explique très souvent son métier aux élèves de collèges et lycées : « C’est toujours une petite victoire de voir des jeunes s’intéresser à votre travail et à votre parcours », se félicite‑t‑elle. « Et c’est une grande réussite de leur permettre de découvrir un univers inconnu, sans préjugé ni discrimination. »

  • Rencontre Exploreur du cycle Femmes en Sciences le 4 mai 2021

    Rencontre Exploreur du cycle Femmes en Sciences le 4 mai 2021 3 mai 2021 Évènement en ligne Anne Condamines, directrice de recherche CNRS en linguistique, et Catherine Biscarat, ingénieure de recherche CNRS en ingéniérie informatique, animeront cette rencontre autour de leurs parcours, leurs métiers au quotidien et leurs recherches actuelles. Rendez-vous en ligne le mardi 4 mai à partir de 18h. Anne Condamines, directrice de recherche CNRS en linguistique au laboratoire Cognition, langues, langages, ergonomie (CLLE - CNRS, Université Toulouse Jean Jaurès) et Catherine Biscarat, ingénieure de recherche CNRS en ingénierie informatique au Laboratoire des 2 infinis Toulouse (L2IT - CNRS, UT3), animeront cette rencontre autour de leurs parcours, leurs métiers au quotidien et leurs recherches actuelles. Le dispositif en ligne est pensé pour favoriser les échanges avec le public. Un quiz introduira les échanges ; il sera animé par Clio Der Sarkissian, membre de l'association Femmes & Sciences et paléo-génomicienne CNRS au Centre d'anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CAGT - CNRS/UT3). Lien d'inscription et informations complémentaires Inscription gratuite mais obligatoire Le cycle Femmes en Sciences est proposé par le CNRS Occitanie Ouest et l'association Femmes & Sciences. Il s'inscrit dans le cadre des rencontres Exploreur pilotées par l'Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées © CNRS < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >

  • Isabelle Billard

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Isabelle Billard Physicochimiste "De nombreux milieux, autres que celui du domaine scientifique, sont encore difficiles d’accès aux femmes. C’est le cas du monde des échecs, avec seulement 17% de femmes (en France). En tant que présidente de l’Échiquier grenoblois, et ancienne présidente de l’association Échecs&Mixte !, je tente de faire évoluer les choses. Ma nomination en juin 2021 à la présidence de la commission “mixité” de la Fédération Française des Échecs est un pas dans la bonne direction. Les esprits valent ce qu’ils exigent." Isabelle Billard est directrice de recherche CNRS au Laboratoire d’électrochimie et de physicochimie des matériaux et interfaces (LEPMI - CNRS / UGA - Grenoble INP-UGA / USMB). Elle travaille au sein du groupe “recyclage, valorisation et seconde vie”. Petite, quand Isabelle Billard demande pourquoi certains ont les yeux bleus et elle marron, ses parents adaptent leurs explications de l’hérédité à son âge mais quand elle leur demande pourquoi il faut dire bonjour ou mettre la fourchette à gauche de l’assiette, ils répondent simplement «parce que », ce qui l’agace prodigieusement. Ces « parce que » vides de sens lui donnent envie de faire des sciences pour avoir toujours une vraie réponse. À vingt ans, elle adore les mathématiques qui décrivent le monde et sont si élégantes. En école d’ingénieurs, la physique du solide la déçoit, par son absence de fantaisie. En thèse, elle découvre le joyeux désordre qui règne dans les liquides mais qui est cependant décrit par les mathématiques et elle sait alors qu’elle veut étudier la physicochimie des liquides. Isabelle Billard tente de recycler les métaux présents dans les objets du quotidien ou dans les déchets industriels : nickel et terres rares dans les aimants des éoliennes, batteries des téléphones portables, platine et cobalt des piles à combustible des voitures à hydrogène, chrome et fer des déchets d’aciérie. Pour cela, elle cherche des méthodes d’extraction liquide-liquide peu dommageables pour l’environnement et peu coûteuses pour les industriels. Il faut expérimenter pour un métal unique, puis comprendre pourquoi ça marche ou pas, en utilisant les mathématiques qui décrivent la chimie et enfin vérifier dans un cas réel. Elle adore se confronter à la difficulté du cas réel qui lui rappelle toujours que rien n’est jamais gagné. Son métier est différent tous les jours, avec ses surprises et ses déceptions. La routine n’existe pas, elle ne s’ennuie jamais.

  • Catherine Jeandel

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Catherine Jeandel Océanologue "L'eau, je ne fais pas que la boire" Catherine Jeandel est océanologue géochimiste. Elle est directrice de recherche au CNRS et travaille au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS/OMP – CNRS ; Université Toulouse III – Paul Sabatier ; IRD ; CNES). Initiée très jeune au milieu marin des rivages de la Bretagne du nord, Catherine Jeandel, en dépit de son désamour pour les mathématiques, poursuit son rêve d’enfance de devenir océanologue. D’une seconde littéraire à une intégration en classes préparatoires scientifiques, elle persiste dans cette voie. Elle effectue sa thèse et son post-doctorat en géochimie marine, à une époque où la chimie marine était balbutiante et intègre le CNRS en 1981. Intéressée par tous les aspects de l’océan : physiques, biologiques, chimiques, elle devient océanologue géochimiste. Depuis, elle sillonne les mers du globe, les explorant en profondeur pour améliorer notre compréhension d’un système si vaste et si complexe. Travailler sur une passion aussi ancrée explique sans doute pourquoi elle aime tant partager ses recherches mais aussi alerter sur les menaces qui pèsent sur notre environnement. Au quotidien, Catherine Jeandel écrit des projets pour obtenir une campagne en mer. Elle embarque pour deux mois avec quelques quarante collègues et échantillonne eau et particules, les rapporte au laboratoire, extrait les traceurs chimiquement en salle blanche pour les protéger des poussières. Puis, elle les analyse au spectromètre de masse, interprète les mesures, écrit des articles, forme des étudiant.e.s de masters, des doctorant.e.s… et surtout, collabore au niveau mondial. En effet, l’océan est si vaste qu’il s’étudie en collaborations internationales car il est impensable scientifiquement de laisser des zones du monde inexplorées ! Actuellement, elle coordonne avec des collègues un projet mondial d’exploration géochimique des mers Intitulé Géotraces. Très impliquée dans la diffusion de la culture scientifique, elle a été l’une des initiatrices toulousaines du Train du climat qui a sillonné la France en 2015, à l’occasion de la COP21, et poursuit l’aventure pour partager les savoirs dans les territoires. Catherine Jeandel a été lauréate de la Médaille de bronze du CNRS 1992.

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