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  • Céline Decaux

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Céline Decaux Électrochimiste "Être une femme dans le milieu de la recherche n’a jamais été simple pour moi. Dès le départ, je me suis heurtée à des remarques sexistes qui ont atteint leur paroxysme au moment de mes grossesses. Maman de quatre enfants, j’ai toujours dû me battre pour faire valoir mon travail dans ce milieu très masculin et j’ai réussi ! Il est donc nécessaire de faire connaître les métiers scientifiques aux jeunes filles. En participant à “La Science taille XX elles”, je pense à mes deux filles et à la promotion de la science auprès des jeunes, filles ou garçons." Céline Decaux était professeure associée Grenoble INP au Laboratoire d’électrochimie et physicochimie des matériaux et des interfaces (LEPMI - CNRS / UGA - Grenoble INP-UGA / USMB). Spécialisée dans le domaine de l’électrochimie, elle poursuit ses recherches sur le vieillissement et l’analyse post-mortem de batteries. En 2023, elle a créé sa micro-entreprise de conseil en R&D Batteries et a donc quitté l'UGA-Grenoble INP. Tout commence par un exposé en classe préparatoire en 2000 sur la future génération de véhicules propres à hydrogène. Sa volonté de consacrer sa carrière professionnelle à la science est née. Céline Decaux intègre alors la seule école d’ingénieurs qui propose un enseignement entièrement dédié à l’électrochimie. En 2004, une rencontre avec Francis Dalard lors d’un stage sur la dépollution de béton radioactif, au LEPMI, la convainc de faire de la recherche. Son objectif : devenir experte du stockage électrochimie d’énergie. Elle commence par un doctorat à l’Université d’Orsay sur la purification de l’hydrogène pour les applications à piles à combustible. Puis, elle acquiert une expertise dans les batteries Li-ionet les supercondensateurs dans différents organismes (dont le CNRS et le CEA), avec le dépôt d’un brevet et la publication d’une dizaine de communications scientifiques de portée internationale. Céline Decaux a plusieurs activités. Au sein du département “formation professionnelle” de Grenoble INP-UGA, elle est responsable pédagogique du certificat en gestion des ressources énergétiques et enseigne pour les formations courtes en électrochimie, piles et batteries. Au LEPMI, elle participe à divers projets de recherche sur la compréhension des mécanismes de vieillissement des batteries afin d’adapter au mieux les conditions de charge et de décharge des batteries et ainsi en permettre une meilleure gestion et augmenter leur durée de vie. Céline Decaux a également une activité chez Enerstone, start-up émergente d’activités de recherche au sein de Grenoble INP-UGA. Elle a atteint son objectif de carrière et pour cela il a fallu déjouer les pronostics. Fille d’ouvriers et femme, elle représente moins de 1% des effectifs des scientifiques en France.

  • Stéphanie Dord-Crouslé

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Stéphanie Dord-Crouslé Spécialiste de Flaubert "La Flaubert attitude" Stéphanie Dord-Crouslé est chargée de recherche CNRS à l’Institut d'histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM, ENS de Lyon /Lyon 2 / Lyon 3 / UJM / UCA / CNRS). Après les classes préparatoires littéraires Hypokhâgne et Khâgne, elle intègre l’École normale supérieure de la rue d'Ulm. Elle obtient une agrégation de Lettres modernes et débute un doctorat en littérature française. Recrutée au CNRS, elle se réjouit de pouvoir continuer à travailler sur Flaubert, et plus généralement la littérature française du XIXe siècle. « Bizarrerie de la recherche en littérature : en physique ou en économie on peut recevoir le prix Nobel ; en littérature, c’est à l’objet du discours scientifique, l’écrivain, et non à son producteur qu’il sera remis ! Certains collègues ont le double profil ; moi, je n’écris pas, si ce n’est sous forme critique. Analyser le discours d'autrui c'est ce qui m’intéresse. » Quand d'autres bovarysaient, la « flaubertitude » de Stéphanie Dord-Crouslé lui vint – expérience mémorable – à la lecture de L'Éducation sentimentale. Mais son grand œuvre au sein du continent des manuscrits de Gustave Flaubert c'est Bouvard et Pécuchet, le dernier roman – inachevé et posthume – du grand écrivain. « Flaubert est mort en l'écrivant, littéralement. Il devait y avoir un deuxième volume pour lequel il avait déjà réuni de la documentation et mis en place des éléments de scénario. » Un siècle et demi plus tard, grâce aux Humanités numériques, on peut construire des « suites » à l'incomplet roman : la mise en ligne des manuscrits laissés par l’écrivain et leur encodage permettent désormais à tout internaute de les visualiser et de manipuler les fragments textuels dont ils sont constitués afin de produire des agencements. « Ainsi, à partir des documents existants, on peut composer, non pas le second, mais une pluralité de seconds volumes possibles – ce que Flaubert aurait pu écrire s'il n'était pas mort. » Dans le champ des Humanités numériques, les outils informatiques se font dociles et ductiles au service de l'analyse littéraire. « Avant, on pouvait imprimer des ouvrages qui proposaient une reconstitution conjecturale du second volume de Bouvard et Pécuchet. Le numérique permet de ne rien fixer ; il autorise à recomposer sans cesse de nouvelles versions et à tester d’autres hypothèses de classement. Entre un stylo et un ordinateur, c’est sûr, je prends l'ordinateur ! » Le travail de Stéphanie Dord-Crouslé se fait par phases en équipe mais le plus souvent de manière assez solitaire. « Le projet Bouvard a réuni une équipe internationale pendant plusieurs années, mais dans la réalité de tous les jours, je suis seule à mon bureau. Ce n'est pas un travail de paillasse, mais de rat de bibliothèque numérique. » Et en ce qui concerne la parité, les femmes sont plutôt bien représentées dans cette discipline. Son domaine, en quelques mots : Spécialiste de Flaubert, Stéphanie Dord-Crouslé analyse la genèse des œuvres de cet écrivain et travaille à leur édition aux formats imprimé et numérique. En particulier, elle dirige le site Les dossiers documentaires de Bouvard et Pécuchet qui rassemble virtuellement les pages, aujourd’hui dispersées, préparées par Flaubert en vue de son dernier roman. Outre leur édition structurée, le site propose un outil de production de « seconds volumes » possibles pour cette « encyclopédie critique en farce » à la fois posthume et inachevée.

  • Émeline Richard Millot

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Émeline Richard Millot Biotechnologiste "En tant que chercheuse en biotechnologie, je réalise aujourd’hui mon objectif de faire de la recherche en médecine et j’ambitionne d’aller plus loin en me lançant dans l’entrepreunariat, avec le nouveau rêve de voir un jour sur le marché mon médicament contre la grippe. Mais tous ces projets et ambitions professionnelles ne m’empêchent pas d’assurer mon rôle le plus important : celui de maman !" Émeline Richard Millot est post-doctorante CNRS au Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CERMAV - CNRS). Elle travaille au sein de l’équipe chimie et biotechnologie des oligosaccharides du laboratoire et participe à la création d’une start-up. Entre la science et Émeline Richard Millot, c’est une histoire qui dure… Depuis l’école primaire, elle le sait, elle sera scientifique. Elle aime les mathématiques, la physique, la chimie… et plus tard la biologie ! Ce n’est qu’en Terminale qu’elle se décide : elle veut faire de la recherche en médecine. Après une tentative en première année de médecine, elle se réoriente en licence de chimie-biologie. Elle poursuit ensuite ses études en Master et se passionne pour la biotechnologie au cours d’un stage au sein du CERMAV, un laboratoire pluridisciplinaire spécialisé dans les glycosciences. Elle parvient finalement à atteindre son objectif au sein de ce même laboratoire, en réalisant son doctorat de biotechnologie durant lequel elle travaille au développement d’un vaccin contre le cancer. Elle est aujourd’hui chercheuse post-doctorante au CERMAV et poursuit sa “recherche en médecine”. Émeline Richard Millot travaille dans une équipe qui allie la chimie, la biochimie et la biotechnologie pour produire des glucides complexes et ainsi étudier leur rôle ou bien utiliser leurs fonctionnalités dans les domaines de la santé ou de l’environnement. Elle travaille sur le volet biotechnologie. Elle cultive des bactéries génétiquement modifiées, lui servant “d’usine” pour produire des glucides. En étroite collaboration avec l’ensemble de l’équipe, elle utilise ensuite la chimie pour produire des molécules innovantes à partir de ces glucides. Elle collabore également avec d’autres laboratoires qui lui permettent d’évaluer le potentiel en tant que médicament de ces molécules. Ses recherches ont conduit au développement d’une molécule très efficace contre la grippe et elle envisage aujourd’hui une nouvelle aventure à travers la création d’une start-up qui valorisera ses travaux de recherche.

  • Delphine Jublot

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Delphine Jublot Biologiste "Évoluant dans des structures où la parité est respectée, je n’ai pas de problème pour me faire une place et m’épanouir dans mon travail. Malheureusement, en dehors de ce cercle fermé que représentent les scientifiques, je me suis aperçue, que peu de monde connaissait mon métier et avait une idée précise de mes activités. Je souhaite donc donner plus de visibilité aux femmes qui œuvrent comme moi dans la recherche et la technologie. La recherche c’est travailler ensemble, main dans la main, femmes et hommes, pour vaincre la maladie." Delphine Jublot est assistante ingénieure CNRS en techniques biologiques à l’Institut pour l’avancée des biosciences (IAB - CNRS / Inserm / UGA). Elle travaille au sein de l’équipe “Apicolipid” qui se concentre sur les maladies infectieuses. Delphine Jublot a une dizaine d’années quand elle découvre ce qu’elle veut faire plus tard. En allumant la télévision, elle tombe sur une émission du téléthon où l’on peut voir des enfants handicapés atteints de maladies génétiques. Elle se dit alors «je veux les aider à guérir, je veux travailler dans la recherche». En revanche, elle ne se sent pas prête à affronter de longues études. Elle s’oriente donc vers un bac technologique suivi d’un BTS biochimiste. Elle réalise ensuite différentes expériences dans des laboratoires de biologie végétale, puis dans des laboratoires de parasitologie et d’embryologie moléculaire à l’Institut Pasteur. Ces expériences diverses la confortent dans son choix de poursuivre son activité dans un laboratoire de recherche en biologie humaine pour la santé. Delphine Jublot intègre alors l’IAB, dans une équipe qui travaille sur les maladies infectieuses, en particulier sur le parasite Toxoplasma gondii , présent dans 30% de la population mondiale. L’infection, asymptomatique dans la majorité des cas, peut causer des dommages sévères chez les sujets immunodéprimés (HIV). À ce jour, il n’existe pas de vaccin efficace contre cette maladie. De nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux futurs traitements sont les bienvenus. Delphine Jublot s’implique dans des projets de recherche qui portent sur l’identification des facteurs qui contrôlent la réponse immunitaire innée au cours de l’infection de l’hôte par le parasite. Dans son travail, elle interagit directement avec les chercheurs et elle participe aux enseignements universitaires.

  • Inscription de noms de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel ?

    Inscription de noms de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel ? 4 septembre 2025 Le rapport de la commission chargée de l'inscription de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel sera remis à la Maire de Paris vendredi 5 septembre. Suite à la décision de la Maire de Paris de retenir le projet porté par Femmes & Sciences d’inscrire des noms de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel, la commission chargée d’en étudier la réalisation a terminé ses travaux. Les recommandations figurant dans ce rapport seront dévoilées vendredi 5 septembre, lors de la remise officielle du rapport à Anne Hidalgo par Jean-François Martins , président de la SETE , et Isabelle Vauglin , vice-présidente de Femmes & Sciences. Alors, bientôt des noms de savantes sur la Tour Eiffel pour rejoindre les noms de savants choisis par Gustave Eiffel ? La réponse sous peu... Ce serait en tous cas un geste historique majeur ! Détails sur le projet et son avancée en cliquant ici © Isabelle Vauglin < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >

  • Delphine Virte

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Delphine Virte Ingénieure d’essai sur chantiers de maintenance "Ouvrir le chantier des possibles" Delphine Virte est ingénieure d'essai sur chantiers de maintenance chez Framatome (ex-Areva). Nancéienne d’origine, elle poursuit des études d'ingénieur à Toulouse, spécialité hydraulique-mécanique des fluides. Après plusieurs stages dans l'automobile et l'aéronautique, elle obtient avant même d'avoir son diplôme, son premier poste dans une entreprise qui s'appelait encore Areva. Curieuse des sciences, amatrice de TP et de manips au laboratoire, dès le collège, Delphine Virte avait une vague idée de son avenir, mais elle n’aurait jamais parié qu'elle serait un jour responsable d'essais sur des chantiers d'arrêt de tranche – ou de construction – de centrales nucléaires. En 2011, Delphine Virte décide en 24h de partir en expatriation en Finlande, histoire de troquer son ordinateur et son bureau à la Défense contre un casque de chantier et des chaussures de sécurité sur le site en construction de l'EPR d’Olkiluoto. « Le monde du chantier, ça été un coup de foudre » assure-t-elle. À ces trois ans de chantier passés en Finlande succèdent beaucoup d’autres . « Aujourd'hui, quand on arrête une centrale nucléaire pour la recharger, on en profite pour faire un certain nombre de modifications et d'améliorations. J'arrive après ces modifications et ces travaux pour piloter la réalisation des essais de requalification, qui peuvent durer de quelques semaines à plusieurs mois. » Ce travail très prenant lui laisse tout de même un peu de place pour jouer au rugby en troisième ligne, et pour s’impliquer dans l'association Femmes Ingénieurs avec laquelle elle intervient dans des lycées et des collèges afin de présenter et d’expliquer son métier et les différentes filières. Lors de ces rencontres, les questions – à propos de sa vie de femme ingénieure et à propos du nucléaire – ne manquent pas. « Il y a pas mal de femmes sur les chantiers, il y en a plus que je ne le pensais. J'avais quelques préjugés sur le milieu et j'ai été très bien accueillie. C'est plus concret, ça va plus vite, on ne peut pas tricher avec la qualité du travail, tout le monde se tient les coudes, sans distinction hommes-femmes. » Lorsqu’on demande à Delphine Virte des conseils pour accéder aux métiers de la science, elle répond enthousiaste : « il ne faut pas hésiter à consulter Internet qui met à disposition des jeunes filles un formidable matériau pour se trouver des role-models, c'est précieux quand on n'en a pas dans son entourage. Et si un jour vous êtes la première sur un créneau, tant mieux, vous allez inspirer les autres. Travailler dans les sciences et techniques c’est l’assurance de pouvoir adapter facilement son métier à ses choix de vie. » Son domaine, en quelques mots : Attirée par le terrain, Delphine Virte est ingénieure d’essais depuis 2011. Elle se déplace de chantiers en chantiers, aussi bien pour la mise en service du réacteur EPR en Finlande que sur les activités de maintenance du parc nucléaire français. Sur chaque mission, elle coordonne et réalise les essais sur l’instrumentation et les systèmes fluides de la chaudière, en pilotant les équipes d’essais et assurant l’interface avec les travaux.

  • Colloque sur « Les réseaux de femmes scientifiques »

    Colloque sur « Les réseaux de femmes scientifiques » 15 octobre 2021 Amphithéâtre Poincaré, MESRI, 25 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, 75005 Paris L’association Femmes & Sciences organise un colloque à la mémoire de Claudine Hermann sur « Les réseaux de femmes scientifiques ». Voici le programme du colloque à la mémoire de Claudine Hermann sur « Les réseaux de femmes scientifiques » : DATE : vendredi 15 octobre, 14h00 - 17h30 LIEU : amphithéâtre Poincaré, MESRI, 25 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, Paris V. Évènement réservé aux adhérent.es de F&S. 14h. Accueil par Isabelle Pianet, présidente de Femmes & Sciences. Intervention de Jean-Paul Hermann. 14h10. Introduction - Intervention de François Ozanam, ancien collègue de Claudine Hermann au laboratoire de Physique de la Matière Condensée à l’École Polytechnique, Directeur de recherche au CNRS. 14h30. Claudine et la genèse de Femmes & Sciences Table ronde animée par Colette Guillopé avec la participation de Françoise Cyrot-Lackmann, Françoise Gaspard, Colette Kreder et Christine Charretton. 15h30. Claudine et son engagement au sein de Femmes & Sciences (15h30) Auprès des membres , animée par Nadine Halberstadt : témoignages de May Morris, Adèle Peugeot, Karima Boudaoud, Nedjma Bendiab. (16h) Vers les institutions et partenaires , animée par Evelyne Nakache : avec les interventions de Béatrice Noël (MESRI), Judith Klein (MENJS), Elisa Simonpietri (Fondation l’Oréal), Elisabeth Kohler (CNRS), Michel Spiro (SFP). (17h) Lucia Martinelli (EPWS). 17h15. Conclusion par Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Carton d'invitation au format pdf Programme au format pdf © Association EPWS < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >

  • Myriam Zerrad

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Myriam Zerrad Photonicienne « Les pieds sur Terre, la tête dans les étoiles » Myriam Zerrad est ingénieure de recherche à Aix-Marseille Université. Cette experte en ingénierie photonique travaille à l’Institut Fresnel1, où elle a créé et dirige l’équipe CONCEPT ainsi que la plateforme technologique DIFFUSIF. Myriam Zerrad étudie la lumière et s’intéresse plus particulièrement aux défis scientifiques et technologiques liés à la diffusion de la lumière, de sa mesure à son contrôle. C’est l’organisation désordonnée à l’échelle nanométrique au sein des matériaux qu’elle traverse qui est responsable de la diffusion de la lumière. C’est cet effet qui nous permet de voir les objets avec nos yeux, et sa compréhension et son contrôle sont des enjeux majeurs pour un large panel d’applications : de l’étude de végétaux pour étudier le stress hydrique, aux milieux biologiques pour cibler des mélanomes, en passant par les cosmétiques et les peintures pour les effets visuels ou encore l’automobile car l’optique sera très présente dans la voiture du futur. Pour cela, Myriam Zerrad travaille avec son équipe au développement d’outils et de concepts innovants qui vont jusqu’à l’optimisation de composants optiques de pointe embarqués sur les satellites ou de détecteurs d’ondes gravitationnelles. Myriam Zerrad travaille en effet depuis une dizaine d’années avec le Centre national des études spatiales (CNES) au développement d’instruments uniques au monde pour mesurer la lumière dite « parasite », générée par les composants optiques embarqués sur les satellites qui prennent des images de la Terre et de l’espace, et qui limitent leurs performances. La lumière est aussi au coeur des détecteurs d’ondes gravitationnelles qui permettent d’observer des événements qui déforment l’espace-temps, tels que la fusion de deux trous noirs. Dans ce domaine également, Myriam Zerrad a été sollicitée pour travailler avec son équipe à la conception des détecteurs en cours de développement en Europe : Virgo (Prix Nobel 2017), LISA et Einstein Telescope (E.T.). Grâce à son expertise, Myriam Zerrad préside aujourd’hui le groupe d’experts internationaux Lumière parasite de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de son équivalent américaine (NASA) pour le grand projet LISA. « Cette diversité d’applications est une source de créativité et d’apprentissage infinie pour moi » s’enthousiasme Myriam Zerrad, qui souhaite partager sa passion et rendre les sciences de la lumière accessibles aux plus jeunes. « Je fais partie des femmes qui ont la chance d’avoir une carrière scientifique épanouissante et enrichissante. Je m’aperçois qu’une certaine réussite professionnelle est indissociable d’une grande responsabilité vis-à-vis des générations futures et doit passer par une représentation plus importante des femmes de sciences dans les médias et dans les instances. » 1 – Institut Fresnel (Aix-Marseille Université/Centrale Méditerranée/ CNRS)

  • Agnès Borbon

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Agnès Borbon Chimiste de l’atmosphère « Les instruments ainsi que les équipes de recherche venus d’Europe se retrouveront au sommet, la tête dans les nuages. » Agnès Borbon est directrice de recherche au CNRS, au Laboratoire de Météorologie Physique (UMR 6016, CNRS/UCA, Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand). Tout juste rentrée d’une campagne de mesures de la pollution de l’air au Brésil, galvanisée par l’aventure humaine qu’elle y a vécue, elle se projette avec allégresse dans les analyses de données à venir. Avant de goûter aux sciences, c’est de pays étrangers qu’Agnès Borbon s’est d’abord nourrie, avec le ciné-club de quartier de son enfance, qui lui ouvre les portes de pays et de cultures lointaines. Adolescente, elle a la chance de participer à des échanges scolaires outre-Atlantique, encouragée par ses parents, puis poursuit les escapades en famille grâce à une mère aimant l’anglais et un père prêt à s’endetter pour voyager. L’envie d’ailleurs ne l’a plus jamais quittée. Faire des sciences en revanche n’était pas une évidence. « Bonne élève, j’aurais pu faire plein de choses ! L’étude des langues étrangères m’attirait aussi » se souvient-elle. C’est finalement sa sensibilité à l’environnement qui la conduit vers des études universitaires en physique-chimie appliquée aux pollutions et aux nuisances. Dès le master puis en thèse, elle découvre l’atmosphère, ses mouvements, mais aussi son cocktail de polluants responsables à la fois de plus de cinq millions de décès chaque année dans le monde mais aussi du changement climatique. Elle entre au Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) en 2005 comme chargée de recherche : elle y développe des projets pour mesurer et identifier l’origine de certains groupes de polluants, les composés organiques volatils (COV), et comprendre comment ils se transforment dans l’atmosphère. Aujourd’hui, son approche est le juste reflet de ce qu’elle aime et qui l’anime : une science hors des murs, sur le terrain, dans des zones sensibles sous pression anthropique (due à l’activité humaine), au plus près du réel, qui peut l’éloigner pour quelques semaines du laboratoire. La chercheuse fait ses premières armes dans les campagnes de grands programmes internationaux, où elle place ses instruments de mesures à bord d’avions de recherche pour suivre les masses d’air polluées, comme celles des villes africaines ou de Méditerranée. Elle y découvre l’altérité, le travail d’équipe, l’émulation, la débrouille aussi, et embarque parfois toute la famille dans l’aventure. La bougeotte ? Oui, mais de façon réfléchie et raisonnée, sur une planète où se déplacer n’est pas sans impact pour l’environnement. Le terrain pour Agnès Borbon peut aussi être très proche : avec ses collègues et la communauté étudiante, elle se prépare déjà pour une prochaine campagne au printemps 2024 au sommet de la station de l’observatoire atmosphérique du puy de Dôme : « Il y sera question de transformations chimiques et biologiques des polluants dans l’atmosphère nuageuse », s’enthousiasme la scientifique. « Les instruments ainsi que les équipes de recherche venus d’Europe se retrouveront au sommet, la tête dans les nuages. »

  • Fête de la Science 2025 à Marseille

    Fête de la Science 2025 à Marseille 9 octobre 2025 12 octobre 2025 place Bergemon, Marseille Festival des Sciences de Marseille L'association Femmes & Sciences sera présente place Bergemon, à Marseille, pour rencontrer les scolaires (vendredi 10) et le grand public (samedi 11 et dimanche 12) pour parler d'Intelligence(s) et de femmes en sciences. Les échanges se feront devant l'édition locale de l'exposition la Science taille XXElles : une occasion de parler des multiples façons de faire de la science. © MESR < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >

  • Aude Lereu

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Aude Lereu Physicienne « Lumière sur le nanomonde » Aude Lereu est directrice de recherche CNRS. Après un doctorat entre la Bourgogne et les États-Unis, Aude Lereu effectue trois posts-doctorats, dont un en Espagne et deux en France, avant de rejoindre l’Institut Fresnel [1] où elle travaille aujourd’hui. Elle y étudie les interactions lumineuses avec l’infiniment petit. Les domaines de recherche d’Aude Lereu sont les nanosciences et nanotechnologies et plus spécifiquement la nanophotonique. Cette discipline étudie les interactions de la lumière avec la matière à l’échelle nanométrique. Pour représenter les choses, un nanomètre est 10 000 fois plus petit que le diamètre d’un cheveu. À ces échelles, de nombreux phénomènes, comme les ondes de surfaces, apparaissent et confèrent des propriétés extraordinaires aux matériaux. Aude Lereu suit deux directions principales. La première, comprendre et sonder ces effets invisibles à l’oeil nu. Pour cela, il faut développer et maîtriser des outils dédiés, comme la microscopie à sonde locale qui offre une résolution permettant d’observer des atomes. La seconde, structurer la matière à l’échelle nanométrique pour réaliser des composants optiques innovants. « J’aime les défis et particulièrement les projets interdisciplinaires au service de la santé, de l’environnement ou du développement durable. » L’un de ses projets vise à développer des systèmes d’imagerie et de détection hautement performants afin d’observer des événements qui se déroulent au niveau de la membrane des cellules. Par exemple, les nouveaux virus fabriqués au sein d’une cellule infectée sortent de celle-ci par un mécanisme de bourgeonnement viral. Comprendre et expliquer ces phénomènes vont aider à mieux appréhender la prolifération virale et ainsi permettre de développer des outils de diagnostics rapides et à bas coût. Un autre de ses projets porte sur l’étude du comportement du bois et des plantes à l’échelle nanométrique afin de mieux comprendre leur croissance. « En plus de nourrir ma soif de comprendre notre monde, les applications sont multiples avec des retombées dans les secteurs de la construction, du papier, des biocarburants et bioplastiques, également pour le développement de composants de bâtiments intelligents ou encore l’ingénierie de nouveaux matériaux d’origine végétale, plus respectueux de notre environnement. » « Tout au long de mon parcours scientifique, j’ai rencontré de nombreux obstacles et préjugés. Avec l’expérience, on se forge, on se construit et les obstacles deviennent moins insurmontables. Mon conseil : s’accrocher à ses passions. » C’est aussi ce qui a poussé Aude Lereu à s’investir dans diverses actions de culture scientifique et de promotion des femmes en sciences. Elle a été référente parité au Comité national de la recherche scientifique et est actuellement référente égalité-parité dans son laboratoire afin de bousculer les inégalités diverses et déconstruire les stéréotypes. [1] – Institut Fresnel (Aix-Marseille Université/Centrale Méditerranée/ CNRS)

  • Jozina De Graaf

    © Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Jozina De Graaf Neuroscientifique « Redonner le pouvoir de tendre la main » Jozina De Graaf est professeure à Aix- Marseille Université et a dirigé jusqu’à récemment une équipe de recherche à l’Institut des sciences du mouvement – Étienne-Jules Marey [1]. Elle occupe aujourd’hui la fonction de vice-doyenne recherche à la Faculté des sciences du sport. « 75 % des patients amputés d’un bras peuvent bouger naturellement leur membre fantôme. Pourtant, ils n’en parlent jamais par peur de passer pour des excentriques ou même des fous ! » s’étonne Jozina De Graaf. Passionnée par la compréhension du fonctionnement du système nerveux, Jozina De Graaf voit depuis quelques années une application concrète au projet de recherche qui la passionne : le développement de prothèses contrôlables de façon naturelle. Le contrôle des prothèses est encore aujourd’hui difficile, non naturel et très limité sur le nombre de mouvements possibles, surtout pour une prothèse de main. Pour contourner ces problèmes, Jozina De Graaf et ses collaborateurs ingénieurs et médecins cliniciens ont imaginé une prothèse « basée fantôme » : les patients ont été invités à exécuter différents mouvements fantômes et les contractions musculaires détectées au niveau du moignon ont été associées à chaque type de mouvement. Dès que le type de mouvement est reconnu par la prothèse, celle-ci le reproduit. Ceci rend le contrôle de prothèse naturel, sans aucune intervention chirurgicale ni phase d’apprentissage de la part des patients. « Avec mes collaborateurs, nous avons pour ambition d’augmenter les degrés de liberté de la prothèse tout en gardant un contrôle naturel, et de la proposer à de nombreux patients. » Vous avez peut-être déjà entendu Jozina De Graaf parler du phénomène de « mobilité du membre fantôme » dans des émissions radio ou télé. « Cette diffusion des connaissances est essentielle pour que la société en général soit consciente des avancées dans ce domaine, et pour les patients en particulier qui doivent comprendre que les sensations fantômes ne sont pas seulement synonymes de douleur ». [1] – ISM (Aix-Marseille Université/CNRS)

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