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- Céline Bataillon
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Céline Bataillon Ingénieure de recherche, en prévention et sécurité "Je m’invite là où la science se risque" Céline Bataillon est ingénieure de recherche, coordinatrice nationale adjointe de prévention et sécurité du CNRS. Depuis 2014, elle travaille à la Coordination nationale de prévention et sécurité du Centre national de la recherche scientifique. Intriguée par le corps humain en raison de sa passion pour le sport, Céline Bataillon poursuit, après un baccalauréat scientifique, des études en biologie. Alors qu’elle est à Lille, dans une école d’ingénieur en agroalimentaire, elle découvre un peu par hasard la prévention des risques professionnels. Un domaine d’activité qui lui promet de réunir ses deux centres d’intérêt, les sciences et le relationnel. Lancée sur cette voie, elle intègre le CNRS en 2006 au sein du service de prévention et de sécurité de la délégation régionale des Hauts-de-France, avant d’en prendre la tête un an plus tard. En 2014, elle rejoint la Coordination nationale de prévention et de sécurité. Depuis 13 ans, Céline Bataillon œuvre pour accompagner les laboratoires dans une recherche plus sûre en terme de santé, de sécurité des personnels et de protection de l’environnement. Cette mission l’a conduite dans les laboratoires, auprès des équipes de recherche, afin de comprendre l’activité des scientifiques, évaluer les risques associés à leurs travaux et préconiser des mesures pour les protéger. La première expérience marquante de Céline Bataillon, survenue un mois après sa prise de fonction, l’emmène d’emblée vers une situation atypique. Pour les besoins de ses recherches, un chercheur archéozoologue dépeçait toutes sortes d’animaux morts dans des conditions plus que rudimentaires. Désormais, grâce à elle, ce chercheur dispose d’une salle d’expérimentation aux normes pour mener son activité et continuer ses recherches en toute sécurité. Loin de vouloir contraindre la science, sa mission est d’accompagner la recherche afin qu’elle puisse se faire dans les meilleures conditions. La tâche n’est pas si simple face à la diversité des risques rencontrés (biologiques, chimiques, radioactifs, etc.). Céline Bataillon souhaite mettre en avant son métier qui œuvre dans l’ombre de la recherche. Et, parce qu’être « préventeur » au CNRS fait appel à de nombreuses notions techniques et scientifiques, son métier est régulièrement associé au genre masculin auprès des acteurs de la recherche et du grand public... même si, dans les faits, la parité est quasiment respectée dans son réseau métier. C’est donc une vision plus égalitaire qu’elle souhaite porter à la connaissance de toutes et tous.
- Politique de confidentialité | Femmes & Sciences
Politique de confidentialité L’Association Femmes & Sciences met tout en oeuvre pour respecter le règlement général sur la protection des données - RGPD, du 23 mai 2018 suite au Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016, relatif à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données).
- Audrey Dussutour
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Audrey Dussutour Éthologiste "L’intelligence n’est pas une question de taille" Audrey Dussutour est biologiste, directrice de recherche au CNRS. Après avoir obtenu un doctorat d’éthologie en 2004, elle a effectué deux post-doctorats au Canada et en Australie, puis a été recrutée comme chercheure au CNRS en 2009. Depuis, elle travaille au Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA – CNRS ; Université Toulouse III – Paul Sabatier). Son objectif de recherche est de comprendre comment des systèmes distribués, qu’ils soient des colonies de fourmis ou des organismes unicellulaires, interagissent avec leur environnement. Les travaux de recherche d’Audrey Dussutour sur les déplacements collectifs des fourmis ont permis d’identifier les mécanismes de régulation du trafic en situation d’embouteillage et d’extraire des algorithmes de contrôle génériques qui peuvent s’appliquer à de nombreux domaines scientifiques. Ses travaux sur la nutrition collective ont démontré que les fourmis fonctionnent comme des « estomacs collectifs » en se partageant la distribution et la digestion des aliments. Les études sur le « blob » (Physarum polycephalum), un organisme composé d’une seule cellule, ont démontré que, bien que dépourvu d’organes, celui-ci est capable de réguler ses apports alimentaires lorsqu’il fait face à des défis nutritionnels complexes. Dans un autre domaine, son équipe a démontré récemment que l’apprentissage est possible chez les blobs. Ces résultats inattendus de la part d’un organisme qui n’a pas de système nerveux, l’encouragent à porter un nouveau regard sur les organismes unicellulaires et sur la notion d’intelligence. L’ensemble de ses travaux a été récompensé par le prix Le Monde de la recherche (2007), par la Société française pour l’étude du comportement animal (2009) et par l’Académie royale des sciences de Belgique (2011), le prix Fermat de l’Académie du Languedoc (2022). En 2023, elle a été nommée Membre Associée de l’Académie Royale de Belgique. Depuis le début de sa carrière, Audrey Dussutour a à cœur de s’impliquer aussi dans le fonctionnement de la recherche au niveau national (évaluation des laboratoires et des chercheur.e.s, recrutement des chercheur.e.s) et dans la promotion de la curiosité scientifique et de la recherche fondamentale auprès du public avec des livres, des conférences, ateliers, émissions de radio/ TV, ouvrages… Elle a coordonné deux projets de sciences participatives d’envergure. Le premier “Elevetonblob", proposé par le CNES en collaboration avec le CNRS et le soutien de L’académie de Toulouse, a réuni plus de 5000 établissements scolaires. Ce projet avait pour objectif d’étudier l'effet de l'impesanteur sur le comportement du blob à bord de l'ISS. Le deuxième projet : “Derrière le blob, la recherche” proposé par le CNRS compte plus de 10 000 volontaires qui étudient les effets du réchauffement climatique sur la survie et la croissance du blob. Ses nombreuses activités de médiation auprès du grand public ont été récompensées par l’ordre national du mérite et la première médaille de médiation du CNRS en 2021.
- Alpes | Jeux | Femmes & Sciences
Alpes JEUX Des jeux pour éveiller aux stéréotypes Des jeux d’éveil aux stéréotypes ont été créés en partenariat avec l’école d’ingénieur·es PHELMA. Ils servent d’appui aux discussions que le groupe mène auprès du grand public ou des scolaires pour aider à la prise de conscience, d’une part de l’existence des stéréotypes de genre et de leur ancrage dans la société française, d’autre part que les choix personnels sont guidés par des attentes et des messages extérieurs à nous-mêmes. Il s’agit de : - posters : Pensez-vous choisir votre métier en toute liberté ? Souhaitez-vous vraiment un tel conditionnement pour vos enfants ? Saviez-vous qu’à cinq ans les enfants ont parfaitement assimilé les stéréotypes de genre ? - d’une boite à clichés (photos issues de diverses publicités) - d’un quizz sur les femmes en sciences - d’un jeu de l’oie de Lois, intitulé « Egalité ?! » qui permet de découvrir le parcours légal des droits des femmes depuis la Révolution. Ces jeux sont mis à disposition de chacun·e sur simple demande. Ils ont été présentés au 7ème rendez-vous de l’image consacré aux stéréotypes dans la production d’images. Un projet de tirage d’exemplaires du jeu Egalité ?! est en cours pour les offrir aux lycées de l’académie de Grenoble. Des jeux pour éveiller aux stéréotypes En savoir plus Les rendez-vous de l'image Journée du 28 mars Contact F&S : Catherine Picart Mireille Lavagna EXPOS RESSOURCES SCOLAIRES
- Céline Chevalier
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Céline Chevalier Ingénieure de recherche en nanotechnologies "Une vie sur le nanofil" Céline Chevalier est ingénieure de recherche CNRS à l’Institut des nanotechnologies de Lyon (INL, ECL / INSA Lyon / CPE / Lyon1 / CNRS). Après un DUT Génie électrique et Informatique industrielle à Montluçon, suivi d’une licence et d’une maîtrise Électronique, Électrotechnique et Automatisme à l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, elle intègre un DEA orienté vers les microtechnologies qui deviennent dès lors son sujet de prédilection. Major de sa promo, elle obtient une bourse et initie une thèse en co-tutelle entre Grenoble et le Japon sur les diodes électroluminescentes en diamant et décide de poursuivre en post-doctorat son travail sur les LED. Motivée avant tout par la recherche, et après un intermède dans le privé, elle intègre l’INL où elle exerce un métier « applicatif ». Nano-technologies, micro-technologies ? C'est à l’université que que Céline Chevalier s'est décidée. Élevée et grandie dans un milieu familial sans professeurs ni docteurs « j'étais plutôt scientifique que littéraire, ça marchait bien et au collège j'aimais bien les cours de technologie. J'ai poursuivi sur cette voie. » Céline Chevalier explore désormais diverses thématiques. L’une d’elles porte sur la structuration de la matière à l'échelle nanométrique pour des applications à des cellules photovoltaïques polychromiques. Les dimensions de la structuration font varier la coloration des échantillons, permettant ainsi d’obtenir toute une gamme de couleurs. Appliquées à l’arrière des cellules photovoltaïques, ces couleurs rendent les panneaux plus esthétiques lorsqu’ils doivent être intégrés, par exemple, à l’habitat. Ils pourraient notamment être utilisés pour les panneaux publicitaires. Céline Chevalier développe également une activité relative aux matériaux pour le photovoltaïque. Elle travaille pour cela à l'élaboration de cellules en couches minces de silicium – matériau usuellement utilisé dans ce domaine – ainsi qu'avec d'autres matériaux plus « exotiques » tels que les pérovskites (un cristal sensible à la lumière qui pourrait révolutionner l'énergie solaire) ou les cellules dites « tandem » qui combinent cellules photovoltaïques en nanofils et cellules de silicium. Le grand intérêt des nanofils est leur capacité à collecter dix fois plus d'énergie lumineuse qu'une cellule conventionnelle du fait de leur diamètre plus petit ou comparable aux longueurs d'onde de la lumière visible. Ingénieure de recherche, et ensuite ? Les postes à responsabilités sont-ils réservés aux hommes ? Céline Chevalier préfère voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide et espère que davantage de femmes accèderont à ces postes. Très investie dans son travail, concilier sa vie professionnelle et sa vie en tant que femme et mère est au quotidien une véritable course contre la montre. « Mais je suppose que les femmes scientifiques d’il y a vingt ans avaient le même rythme que celles d'aujourd'hui. » Son domaine, en quelques mots : Le travail de la matière à l’échelle nanométrique – Les produits innovants du futur (les cellules solaires photovoltaïques, les capteurs photoniques, les LEDs, etc.) font tous appel à des structures périodiques dans deux directions pour obtenir des fonctionnalités complexes. L’intégration de ces micro-nanostructures constitue un des leviers majeurs pour développer de nouveaux composants optoélectroniques et photoniques. Céline Chevalier travaille à l’élaboration de ces structures diffractives afin de contrôler les propriétés de ces composants clés. Pour cela, elle développe des moyens de micro-nanotechnologies en salle blanche, telles que la lithographie électronique, interférentielle laser et par nano-impression.
- Sara Puijalon
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Sara Puijalon Chercheuse en écologie fonctionnelle sur les milieux aquatiques "Parce que la flore c’est périssable" Sara Puijalon est chargée de recherche CNRS au Laboratoire d'écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés (LEHNA, ENTPE / Lyon1 / CNRS). Après des études en biologie moléculaire et cellulaire à l'ENS, elle obtient un DEA puis une thèse de doctorat en écologie sur les stratégies adaptatives des végétaux aquatiques et les stress mécaniques. Sara Puijalon étudie le fonctionnement des milieux aquatiques. D'un point de vue fondamental, ses activités de recherche portent sur les interactions entre la végétation aquatique et les contraintes physiques telles que les contraintes hydrodynamiques (courants, vagues, crues, etc.). Se dégagent dès lors deux problématiques : quelle est la réponse des végétaux à ces contraintes ? Quel est l’effet de la végétation sur les écoulements et les processus qui y sont liés ? En lien avec ces problématiques en éco-hydraulique, elle développe aussi des projets sur la dispersion des végétaux en milieu aquatique ainsi que sur la réponse de ces végétaux à d’autres types de contraintes physiques. D'un point de vue pratique ou appliqué, elle apporte ainsi des solutions de gestion des écosystèmes et des outils d'aide pour la restauration de certains habitats. Ses dernières recherches ont ainsi démontré une corrélation négative entre les stratégies d’évitement et la tolérance des plantes face aux contraintes hydrodynamiques. Soumises à des mouvements d’eau, les plantes aquatiques subissent des forces hydrodynamiques élevées qui tendent à les briser ou à les déraciner. Leur capacité à résister à ces forces sans subir de dégâts dépend de leur capacité à minimiser les forces subies ou à maximiser leur résistance à la brisure. Les travaux de Sara Puijalon ont révélé qu’il existe une contrainte, et potentiellement un compromis, limitant la capacité des espèces à maximiser les deux stratégies simultanément. Un travail riche et varié qui implique donc la rédaction de nombreux rapports ou de fiches techniques ; des opérations de formation ; des études en collaboration ; et surtout des temps de réflexion pour suivre des pistes avec ses collègues. Sara Puijalon évolue dans un milieu assez masculin. L'écologie, notamment l'écologie expérimentale, est un terrain qui semble attirer plus d’hommes que de femmes. Bottes et cirés sont le dress code égalitaire de rigueur pour les uns comme pour les autres. « Dans l’Institut dont je fais partie, ce n'est pas toujours simple, on est soumises à des a priori et il faut se faire sa place, il y a comme un déficit de crédibilité des femmes. Dans mon équipe j'ai de la chance, on est à 50/50. » Son domaine, en quelques mots : Sara Puijalon travaille sur les interactions entre la végétation aquatique et les contraintes mécaniques (courant, vagues, changement de niveau d’eau, etc.). L’objectif est de comprendre comment les communautés végétales répondent à ces contraintes et comment les plantes, en modifiant la composante physique de leur environnement, ont un effet sur le fonctionnement des écosystèmes. Ses travaux ouvrent des perspectives pour la gestion des écosystèmes et l’élaboration de solutions fondées sur la nature.
- Mari Chaikovskaia
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Mari Chaikovskaia Doctorante en informatique « J’adore être femme. Je suis fière d’aimer les robes et les mathématiques, la physique, l’informatique. » Mari Chaikovskaia est doctorante en informatique au LIMOS (Laboratoire d’Informatique, de Modélisation et d’Optimisation des Systèmes, UMR 6158, CNRS/UCA/ENSMSE). Elle le sait depuis toujours : la science n’a pas de genre, elle est la recherche d’une vérité commune. Depuis toute petite, Mari Chaikovskaia s’intéresse à la façon dont les choses fonctionnent, à la raison pour laquelle elles fonctionnent ainsi et pas autrement. Ses parents soutiennent son avidité de connaître le monde, sans lui imposer aucune contrainte. Pour elle, c’est une évidence : « La science n’a pas de genre. Chaque humain a sa propre façon de penser, sa propre vision du monde. C’est grâce à cela que nous pouvons progresser, grâce à différents points de vue et à la recherche d’une vérité commune. » Mari Chaikovskaia est en quête d’harmonie : dans l’entrepôt, pour optimiser les processus de transport ; dans la danse, pour trouver le subtil équilibre entre les partenaires. La jeune femme se souvient avoir fait de gros efforts au lycée pour réussir en mathématiques. Sa compréhension de la physique, en revanche, était plus aisée. « Je sais depuis mon enfance que je veux créer ma propre entreprise. Je suis donc allée à la faculté de physique pour développer une pensée structurelle, en adéquation avec le monde de l’entreprenariat », raconte-t-elle. Après avoir obtenu un magistère de physique quantique, elle se tourne donc vers un domaine plus appliqué et intègre un master en génie industriel. Son stage de fin d’année de master suscite chez elle un grand intérêt pour le monde de la recherche opérationnelle. Elle décide de faire une thèse sur « l’optimisation d’une flotte de robots reconfigurables dans un entrepôt logistique. » Son monde à elle, ce sont les entrepôts, où d’une certaine manière elle fait danser les robots ! De nombreuses tâches y restent fastidieuses, comme le transport de charges d’un endroit à un autre. Ses travaux cherchent à optimiser ce processus à l’aide de robots modulables, capables de s’associer ou se dissocier pour s’adapter à la charge transportée. La jeune chercheuse effectue les formulations mathématiques qui déterminent combien de robots il faut assembler et à quel moment, de façon à pouvoir transporter toutes les charges de la manière la plus efficace. Dans un environnement technique, s’étonne‑t‑elle, il est parfois honteux d’être une femme ou d’afficher une féminité stéréotypée : aimer la couleur rose, se maquiller… « J’adore être femme. Je suis fière d’aimer les robes et les mathématiques, la physique, l’informatique. Je ne veux pas choisir entre des catégories qui conditionnent les individus. Chacune de nous est libre de choisir. Il suffit de suivre ce qu’on aime vraiment et ne pas avoir peur de découvrir des directions inconnues. Le monde qui nous entoure est si vaste, si divers et merveilleux ! »
- Céline Decaux
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Céline Decaux Électrochimiste "Être une femme dans le milieu de la recherche n’a jamais été simple pour moi. Dès le départ, je me suis heurtée à des remarques sexistes qui ont atteint leur paroxysme au moment de mes grossesses. Maman de quatre enfants, j’ai toujours dû me battre pour faire valoir mon travail dans ce milieu très masculin et j’ai réussi ! Il est donc nécessaire de faire connaître les métiers scientifiques aux jeunes filles. En participant à “La Science taille XX elles”, je pense à mes deux filles et à la promotion de la science auprès des jeunes, filles ou garçons." Céline Decaux était professeure associée Grenoble INP au Laboratoire d’électrochimie et physicochimie des matériaux et des interfaces (LEPMI - CNRS / UGA - Grenoble INP-UGA / USMB). Spécialisée dans le domaine de l’électrochimie, elle poursuit ses recherches sur le vieillissement et l’analyse post-mortem de batteries. En 2023, elle a créé sa micro-entreprise de conseil en R&D Batteries et a donc quitté l'UGA-Grenoble INP. Tout commence par un exposé en classe préparatoire en 2000 sur la future génération de véhicules propres à hydrogène. Sa volonté de consacrer sa carrière professionnelle à la science est née. Céline Decaux intègre alors la seule école d’ingénieurs qui propose un enseignement entièrement dédié à l’électrochimie. En 2004, une rencontre avec Francis Dalard lors d’un stage sur la dépollution de béton radioactif, au LEPMI, la convainc de faire de la recherche. Son objectif : devenir experte du stockage électrochimie d’énergie. Elle commence par un doctorat à l’Université d’Orsay sur la purification de l’hydrogène pour les applications à piles à combustible. Puis, elle acquiert une expertise dans les batteries Li-ionet les supercondensateurs dans différents organismes (dont le CNRS et le CEA), avec le dépôt d’un brevet et la publication d’une dizaine de communications scientifiques de portée internationale. Céline Decaux a plusieurs activités. Au sein du département “formation professionnelle” de Grenoble INP-UGA, elle est responsable pédagogique du certificat en gestion des ressources énergétiques et enseigne pour les formations courtes en électrochimie, piles et batteries. Au LEPMI, elle participe à divers projets de recherche sur la compréhension des mécanismes de vieillissement des batteries afin d’adapter au mieux les conditions de charge et de décharge des batteries et ainsi en permettre une meilleure gestion et augmenter leur durée de vie. Céline Decaux a également une activité chez Enerstone, start-up émergente d’activités de recherche au sein de Grenoble INP-UGA. Elle a atteint son objectif de carrière et pour cela il a fallu déjouer les pronostics. Fille d’ouvriers et femme, elle représente moins de 1% des effectifs des scientifiques en France.
- Stéphanie Dord-Crouslé
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Stéphanie Dord-Crouslé Spécialiste de Flaubert "La Flaubert attitude" Stéphanie Dord-Crouslé est chargée de recherche CNRS à l’Institut d'histoire des représentations et des idées dans les modernités (IHRIM, ENS de Lyon /Lyon 2 / Lyon 3 / UJM / UCA / CNRS). Après les classes préparatoires littéraires Hypokhâgne et Khâgne, elle intègre l’École normale supérieure de la rue d'Ulm. Elle obtient une agrégation de Lettres modernes et débute un doctorat en littérature française. Recrutée au CNRS, elle se réjouit de pouvoir continuer à travailler sur Flaubert, et plus généralement la littérature française du XIXe siècle. « Bizarrerie de la recherche en littérature : en physique ou en économie on peut recevoir le prix Nobel ; en littérature, c’est à l’objet du discours scientifique, l’écrivain, et non à son producteur qu’il sera remis ! Certains collègues ont le double profil ; moi, je n’écris pas, si ce n’est sous forme critique. Analyser le discours d'autrui c'est ce qui m’intéresse. » Quand d'autres bovarysaient, la « flaubertitude » de Stéphanie Dord-Crouslé lui vint – expérience mémorable – à la lecture de L'Éducation sentimentale. Mais son grand œuvre au sein du continent des manuscrits de Gustave Flaubert c'est Bouvard et Pécuchet, le dernier roman – inachevé et posthume – du grand écrivain. « Flaubert est mort en l'écrivant, littéralement. Il devait y avoir un deuxième volume pour lequel il avait déjà réuni de la documentation et mis en place des éléments de scénario. » Un siècle et demi plus tard, grâce aux Humanités numériques, on peut construire des « suites » à l'incomplet roman : la mise en ligne des manuscrits laissés par l’écrivain et leur encodage permettent désormais à tout internaute de les visualiser et de manipuler les fragments textuels dont ils sont constitués afin de produire des agencements. « Ainsi, à partir des documents existants, on peut composer, non pas le second, mais une pluralité de seconds volumes possibles – ce que Flaubert aurait pu écrire s'il n'était pas mort. » Dans le champ des Humanités numériques, les outils informatiques se font dociles et ductiles au service de l'analyse littéraire. « Avant, on pouvait imprimer des ouvrages qui proposaient une reconstitution conjecturale du second volume de Bouvard et Pécuchet. Le numérique permet de ne rien fixer ; il autorise à recomposer sans cesse de nouvelles versions et à tester d’autres hypothèses de classement. Entre un stylo et un ordinateur, c’est sûr, je prends l'ordinateur ! » Le travail de Stéphanie Dord-Crouslé se fait par phases en équipe mais le plus souvent de manière assez solitaire. « Le projet Bouvard a réuni une équipe internationale pendant plusieurs années, mais dans la réalité de tous les jours, je suis seule à mon bureau. Ce n'est pas un travail de paillasse, mais de rat de bibliothèque numérique. » Et en ce qui concerne la parité, les femmes sont plutôt bien représentées dans cette discipline. Son domaine, en quelques mots : Spécialiste de Flaubert, Stéphanie Dord-Crouslé analyse la genèse des œuvres de cet écrivain et travaille à leur édition aux formats imprimé et numérique. En particulier, elle dirige le site Les dossiers documentaires de Bouvard et Pécuchet qui rassemble virtuellement les pages, aujourd’hui dispersées, préparées par Flaubert en vue de son dernier roman. Outre leur édition structurée, le site propose un outil de production de « seconds volumes » possibles pour cette « encyclopédie critique en farce » à la fois posthume et inachevée.
- Émeline Richard Millot
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Émeline Richard Millot Biotechnologiste "En tant que chercheuse en biotechnologie, je réalise aujourd’hui mon objectif de faire de la recherche en médecine et j’ambitionne d’aller plus loin en me lançant dans l’entrepreunariat, avec le nouveau rêve de voir un jour sur le marché mon médicament contre la grippe. Mais tous ces projets et ambitions professionnelles ne m’empêchent pas d’assurer mon rôle le plus important : celui de maman !" Émeline Richard Millot est post-doctorante CNRS au Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CERMAV - CNRS). Elle travaille au sein de l’équipe chimie et biotechnologie des oligosaccharides du laboratoire et participe à la création d’une start-up. Entre la science et Émeline Richard Millot, c’est une histoire qui dure… Depuis l’école primaire, elle le sait, elle sera scientifique. Elle aime les mathématiques, la physique, la chimie… et plus tard la biologie ! Ce n’est qu’en Terminale qu’elle se décide : elle veut faire de la recherche en médecine. Après une tentative en première année de médecine, elle se réoriente en licence de chimie-biologie. Elle poursuit ensuite ses études en Master et se passionne pour la biotechnologie au cours d’un stage au sein du CERMAV, un laboratoire pluridisciplinaire spécialisé dans les glycosciences. Elle parvient finalement à atteindre son objectif au sein de ce même laboratoire, en réalisant son doctorat de biotechnologie durant lequel elle travaille au développement d’un vaccin contre le cancer. Elle est aujourd’hui chercheuse post-doctorante au CERMAV et poursuit sa “recherche en médecine”. Émeline Richard Millot travaille dans une équipe qui allie la chimie, la biochimie et la biotechnologie pour produire des glucides complexes et ainsi étudier leur rôle ou bien utiliser leurs fonctionnalités dans les domaines de la santé ou de l’environnement. Elle travaille sur le volet biotechnologie. Elle cultive des bactéries génétiquement modifiées, lui servant “d’usine” pour produire des glucides. En étroite collaboration avec l’ensemble de l’équipe, elle utilise ensuite la chimie pour produire des molécules innovantes à partir de ces glucides. Elle collabore également avec d’autres laboratoires qui lui permettent d’évaluer le potentiel en tant que médicament de ces molécules. Ses recherches ont conduit au développement d’une molécule très efficace contre la grippe et elle envisage aujourd’hui une nouvelle aventure à travers la création d’une start-up qui valorisera ses travaux de recherche.
- Delphine Jublot
© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences Delphine Jublot Biologiste "Évoluant dans des structures où la parité est respectée, je n’ai pas de problème pour me faire une place et m’épanouir dans mon travail. Malheureusement, en dehors de ce cercle fermé que représentent les scientifiques, je me suis aperçue, que peu de monde connaissait mon métier et avait une idée précise de mes activités. Je souhaite donc donner plus de visibilité aux femmes qui œuvrent comme moi dans la recherche et la technologie. La recherche c’est travailler ensemble, main dans la main, femmes et hommes, pour vaincre la maladie." Delphine Jublot est assistante ingénieure CNRS en techniques biologiques à l’Institut pour l’avancée des biosciences (IAB - CNRS / Inserm / UGA). Elle travaille au sein de l’équipe “Apicolipid” qui se concentre sur les maladies infectieuses. Delphine Jublot a une dizaine d’années quand elle découvre ce qu’elle veut faire plus tard. En allumant la télévision, elle tombe sur une émission du téléthon où l’on peut voir des enfants handicapés atteints de maladies génétiques. Elle se dit alors «je veux les aider à guérir, je veux travailler dans la recherche». En revanche, elle ne se sent pas prête à affronter de longues études. Elle s’oriente donc vers un bac technologique suivi d’un BTS biochimiste. Elle réalise ensuite différentes expériences dans des laboratoires de biologie végétale, puis dans des laboratoires de parasitologie et d’embryologie moléculaire à l’Institut Pasteur. Ces expériences diverses la confortent dans son choix de poursuivre son activité dans un laboratoire de recherche en biologie humaine pour la santé. Delphine Jublot intègre alors l’IAB, dans une équipe qui travaille sur les maladies infectieuses, en particulier sur le parasite Toxoplasma gondii , présent dans 30% de la population mondiale. L’infection, asymptomatique dans la majorité des cas, peut causer des dommages sévères chez les sujets immunodéprimés (HIV). À ce jour, il n’existe pas de vaccin efficace contre cette maladie. De nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux futurs traitements sont les bienvenus. Delphine Jublot s’implique dans des projets de recherche qui portent sur l’identification des facteurs qui contrôlent la réponse immunitaire innée au cours de l’infection de l’hôte par le parasite. Dans son travail, elle interagit directement avec les chercheurs et elle participe aux enseignements universitaires.
- Inscription de noms de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel ?
Inscription de noms de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel ? 4 septembre 2025 Le rapport de la commission chargée de l'inscription de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel sera remis à la Maire de Paris vendredi 5 septembre. Suite à la décision de la Maire de Paris de retenir le projet porté par Femmes & Sciences d’inscrire des noms de femmes scientifiques sur la Tour Eiffel, la commission chargée d’en étudier la réalisation a terminé ses travaux. Les recommandations figurant dans ce rapport seront dévoilées vendredi 5 septembre, lors de la remise officielle du rapport à Anne Hidalgo par Jean-François Martins , président de la SETE , et Isabelle Vauglin , vice-présidente de Femmes & Sciences. Alors, bientôt des noms de savantes sur la Tour Eiffel pour rejoindre les noms de savants choisis par Gustave Eiffel ? La réponse sous peu... Ce serait en tous cas un geste historique majeur ! Détails sur le projet et son avancée en cliquant ici © Isabelle Vauglin < Précédent Voir tout l'agenda Suivant >














