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Anne Pichon

© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences

Anne Pichon

Mathématicienne

« Je cherche les embrouilles »

Anne Pichon est professeure à Aix- Marseille Université. Elle y enseigne à tous les niveaux et encadre aussi des stages d’initiation à la recherche pour des classes de lycéens. Elle mène ses recherches à l’Institut de mathématiques de Marseille [1] dans le domaine de la géométrie. 


Anne Pichon s’intéresse à l’étude d’espaces décrits par des équations algébriques et présentant des singularités, des irrégula­rités, telles que des plis, des fronces, des points de rebroussement. Il s’agit d’espaces de grandes dimensions à la géométrie très riche « dont la beauté et la perfection des formes sont comparables à celles du monde végétal ou des êtres vivants peuplant les abysses » s’émerveille-t-elle. Ces formes apparaissent de façon naturelle non seu­lement dans de nombreux domaines des mathématiques, mais aussi dans d’autres sciences telles que la physique, la biologie, la chimie, les sciences humaines, et leur étude a parfois des applications dans des domaines technologiques aussi variés que l’astronomie, la robotique, la vision ou l’ima­gerie informatique. 


Anne Pichon étudie les propriétés géo­métriques des espaces singuliers dans le but d’en établir des classifications et notamment de pouvoir les comparer. « Je me vois un peu comme une exploratrice de ces espaces qui avance dans une jungle, hostile et belle. » Pour celle qui se consi­dère plus manuelle qu’intellectuelle, « la géométrie, c’est manuel et passionnant ». Elle défriche à coups de craie, en compa­gnie d’un ou deux autres mathématiciens. « À plusieurs, on a moins peur et, c’est cer­tain, on va beaucoup plus loin ! » Elle utilise des théories mathématiques variées allant de l’algèbre à la topologie de basse dimen­sion, et en particulier, la théorie des noeuds et entrelacs. 


Depuis son enfance, Anne Pichon a toujours aimé résoudre des énigmes ou des devi­nettes, mais elle ignorait qu’elle pouvait en faire son métier. Anne Pichon s’inves­tit auprès d’élèves de lycée pour leur faire découvrir les mathématiques comme elle les voit : « belles, ludiques, conviviales et abordables par n’importe qui, à l’opposé de l’image de terrain miné, d’échecs et d’her­métisme qu’elles véhiculent encore trop souvent. » 


[1] – I2M (Aix-Marseille Université/CNRS)


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