© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences
Émilie Capron
Paléoclimatologue
"En tant que maman qui a construit sa carrière entre la France et l’étranger et qui est partie à plusieurs reprises travailler au Groenland et en Antarctique, je souhaite participer à casser le stéréotype du chercheur vieux, échevelé et isolé dans son laboratoire et inciter les jeunes filles à s’engager dans des carrières scientifiques. Sensibiliser notre société aux problématiques liées au changement climatique actuel et futur est aussi essentiel. En tant que chercheuse en sciences du climat, je considère que cela relève de ma responsabilité de communiquer sur ce sujet avec le public, et la jeune génération en particulier."
Émilie Capron est chargée de recherche CNRS à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE - CNRS / IRD / UGA - Grenoble INP-UGA). Elle étudie le climat passé à partir de l’analyse d’échantillons de glace polaire.
Il y a dix ans, Émilie Capron était confinée volontaire avec six personnes, pendant soixante jours, dans un camp isolé en Antarctique pour participer au forage de carottes de glace. Depuis, elle réalise la chance qu’elle a de faire ce métier. Il lui permet de vivre des aventures scientifiques et humaines uniques dans un des endroits les plus fascinants sur Terre ! Pourtant, adolescente, peu de choses la prédestinent à cet avenir puisqu’un professeur de physique au lycée lui déconseille vivement de poursuivre dans une filière scientifique. Elle a alors en tête de devenir professeure des écoles. Mais à l’université, son goût pour les études, sa découverte de la paléoclimatologie et sa rencontre avec deux chercheuses passionnantes en sciences du climat, ses futures directrices de thèse, en décide autrement !
Émilie Capron porte un projet de recherche financé par l’initiative “Make Our Planet Great Again”. Le but est de déterminer l’évolution du climat et de la concentration atmosphérique en CO2pendant des périodes du passé, caractérisées par un réchauffement polaire dont l’amplitude est proche de celle projetée pour la fin du siècle. Pour cela, elle analyse des données géochimiques mesurées sur la glace et l’air piégé dans des carottes de glace forées en Antarctique qui sont ensuite reliées à différents paramètres climatiques et environnementaux. Ses données offrent une meilleure compréhension de l’impact d’un climat chaud sur les calottes polaires et représentent des bancs d’essai pour évaluer les modèles du climat utilisés pour effectuer les projections climatiques pour le futur.