© Vincent Moncorgé Photothèque CNRS Association Femmes & Sciences
Giulia Mollica
Chimiste
« Les poudres et moi, une histoire d’aimants »
Giulia Mollica est directrice de recherche CNRS à l’Institut de chimie radicalaire [1]. Après avoir obtenu un doctorat de chimie à Pise, elle a effectué plusieurs post-doctorats en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, avant de rejoindre la France en 2010.
Giulia Mollica a longtemps hésité entre l’art et la science. « J’ai choisi la chimie car elle avait à mes yeux le juste mélange de magie et de rigueur. »
Aujourd’hui, elle s’intéresse à la structure de matériaux dits « polymorphes ». Comme le diamant et le graphite, les solides polymorphes ont la même composition chimique mais forment des structures cristallines distinctes, qui leur confèrent des propriétés radicalement différentes. Ce phénomène a un impact sur des nombreux aspects de notre vie, tels que l’efficacité des médicaments, la constitution des os dans notre corps, la qualité du chocolat, et la formation du calcaire.
Le travail de Giulia Mollica consiste à concevoir des expériences originales pour accéder à la structure atomique d’une poudre, elle-même constituée de petits cristaux, et comprendre les mécanismes de la formation de ces cristaux afin de contrôler leur structure, et donc leurs propriétés. Pour y parvenir, Giulia Mollica utilise la résonance magnétique nucléaire (RMN). En irradiant les matériaux avec une lumière en présence d’un champ magnétique intense, les atomes qui composent la matière se comportent comme des petits espions, permettant de sonder l’intérieur de la matière.
À terme, Giulia Mollica espère que ses travaux aideront la communauté scientifique à atteindre ce qui est considéré comme étant le Graal en science des matériaux : moduler la forme cristalline d’un matériau en fonction des propriétés recherchées, ce qui aurait d’énormes conséquences économiques et pratiques pour de nombreuses applications.
Giulia Mollica aime transmettre son expérience afin que « les jeunes femmes ne doutent pas d’elles, prennent conscience de leurs capacités et puissent décider seules de leur avenir. Femme et scientifique, c’est possible ! »
[1 ] – ICR (Aix-Marseille Université/CNRS)